Le jeune gardien lensois s’apprête à défier son club formateur avec ambition… et lucidité. Formé au RCSA, Robin Risser retrouve Strasbourg samedi avec Lens. L’occasion de tourner la page d’un passage frustrant, mais aussi de confirmer un début de saison impressionnant.
Strasbourg, entre déception sportive et blessure d’ego
Pour Robin Risser, le plan semblait limpide : devenir le gardien numéro 1 du Racing Club de Strasbourg. Le club y croyait. Lui aussi. Mais le rêve a vite tourné court. « Ma volonté, dans un premier temps, c’était de devenir titulaire. C’était aussi celle du club… mais peut-être pas de Chelsea », lâche-t-il dans une sortie rare et honnête.
Car depuis le rachat par BlueCo, les décisions sportives ne dépendent plus uniquement de l’Alsace. L’arrivée de Djordje Petrovic en prêt de Chelsea, rapidement intronisé numéro 1, a scellé le sort du jeune alsacien.
Lui-même l’avoue : « Je n’ai pas toujours été au niveau. J’ai eu une préparation compliquée. Mais un jugement a été émis très rapidement. » Pas de rancœur affichée, mais une amertume palpable.
Un nouveau départ à Lens… et une explosion
L’histoire aurait pu s’arrêter là. Mais Risser a rebondi à Lens. Transféré pour 3 millions d’euros (hors bonus), il s’est imposé comme l’un des meilleurs gardiens de Ligue 1, avec une moyenne de 6,25 dans L’Équipe. Impressionnant contre Monaco, décisif contre Marseille, il s’affirme comme une des révélations du début de saison.
« Il est tellement à l’aise qu’on dirait qu’il est là depuis dix ans », sourit son coéquipier Morgan Guilavogui. Son entraîneur Pierre Sage ne tarit pas d’éloges non plus : « Ce n’est pas juste un bon début, c’est une vraie performance. Il explose les compteurs. »
Blessé à la tête avec les Espoirs face à la Suisse, il a tout de même été déclaré apte à défier son ancien club. Un match qu’il attend « sans rancune, mais avec une grosse motivation ».
Une revanche à prendre sans esprit de revanche pour Risser
Robin Risser ne cherche pas à régler ses comptes. Mais il veut montrer ce qu’il vaut, maintenant qu’il est enfin dans un contexte favorable. « J’ai vu la facette sombre du monde pro. Mais je ne tiens rigueur à personne », dit-il avec une maturité rare pour ses 20 ans.
Ce samedi, le choc entre Lens et Strasbourg sera donc bien plus qu’un simple match pour lui. Ce sera l’occasion de prouver qu’il avait le niveau pour s’imposer en Alsace. Et que Strasbourg, peut-être, a laissé filer un talent prêt à éclore.

