Cherki, le talent qui bouscule les codes

par | Nov 13, 2025 | Équipe de France

Quand Pep Guardiola juge un joueur « exceptionnel », le football écoute. Et lorsque l’entraîneur de Manchester City décrit Rayan Cherki comme un « joueur de rue », libre et insouciant, le débat s’ouvre aussitôt. À 22 ans, l’international français s’impose enfin comme un talent que plus personne ne cherche à dompter. Son jeu instinctif, nourri autant par les terrains de quartier que par quinze années de formation à l’OL, intrigue autant qu’il fascine.

Cherki, un dribbleur façonné par la liberté

Derrière l’étiquette de « joueur de rue », ses anciens entraîneurs voient surtout un paradoxe : Cherki a été inscrit en club dès l’âge de six ans, mais il a grandi avec une autonomie technique rarement vue à cet âge. Ses formateurs à Lyon soulignent une part d’inné, complétée par une obsession du ballon. En U15 déjà, il arrivait chaque jour avant tout le monde pour dribbler, jongler et tester de nouveaux gestes.

Cette répétition précoce, associée à plusieurs années de futsal, a affiné un répertoire pratiquement unique. Ambidextre, capable de dribbler à l’arrêt comme lancé, Cherki impressionne jusqu’à ses anciens coéquipiers, qui le considèrent comme l’un des meilleurs dribbleurs du continent. Sa vision du jeu, elle aussi, dépasse le simple cadre du un-contre-un : Rudi Garcia, qui l’a dirigé à l’OL, rappelle sa capacité à trouver des solutions dans les grands espaces et à inventer des passes inattendues.

Un amour du jeu hors norme

Chez Cherki, tout part du plaisir. Ses éducateurs le décrivent comme un enfant puis un jeune pro incapable de rester loin d’un ballon. À Clairefontaine comme à Lyon, il vivait le football avec une spontanéité rarement vue chez les joueurs de son niveau. Même adolescent, lors d’un match observé par Gérald Baticle, il avait passé une mi-temps entière à jongler sur le bord du terrain, uniquement pour le plaisir de toucher le ballon.

Cette passion s’accompagnait déjà d’une vraie culture du jeu. Curieux, attentif, il analysait les matches et comprenait vite les consignes, à condition qu’on lui explique le pourquoi. Sa progression récente, marquée par une saison pleine à l’OL puis son arrivée à Manchester City, témoigne d’une évolution vers plus d’efficacité sans renier son identité.

Un rapport singulier à la pression

Chez lui, aucune appréhension. Cherki joue sans se brider, porté par une confiance rare pour son âge. Ses proches le décrivent comme un compétiteur pur, mais qui refuse de s’enfermer dans la peur de l’erreur. Maxence Caqueret en témoigne : l’ancien Lyonnais peut perdre plusieurs duels, mais il revient toujours, sans hésitation. Ce refus du doute, typique du football de rue, nourrit son style explosif.

Cette assurance n’efface pas son exigence. Après un match raté, les discussions familiales peuvent être animées, signe de sa difficulté à accepter l’échec. Mais sur le terrain, il reste guidé par l’idée de créer, de tenter, de chercher le beau geste. Ses formateurs s’accordent : le foot a besoin de joueurs capables de bousculer l’ordre établi, et Cherki fait partie de ceux-là.

Sources : L’Équipe

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