Didier Digard assume depuis plusieurs mois une ligne claire : protéger ses joueurs, rester fidèle à lui-même et ignorer les jugements extérieurs. L’entraîneur du Havre, engagé jusqu’en 2026, revendique un management frontal mais profondément humain, comme il l’a rappelé lors d’un long entretien accordé à L’Équipe, publié le 19 novembre 2025.
Un coach qui assume
Didier Digard dirige le Havre depuis juillet 2024 et continue d’imposer sa méthode avec une constance rare en Ligue 1. Le technicien de 39 ans reconnaît avoir dû apprivoiser un vestiaire en reconstruction après son arrivée, dans un club qui sortait d’une saison éprouvante. Il assume ce choc initial : « Il y a un nouveau coach, un nouveau discours, des nouvelles demandes… Ça fait beaucoup. »
Son rapport au groupe repose avant tout sur l’honnêteté et la proximité. Il l’a expliqué sans détour : « Je ne suis bon que quand j’aime les gens. » Cette relation directe lui sert autant à exiger qu’à protéger : « Jamais un de mes joueurs ne sera exposé au grand public, c’est moi qui prendrai pour lui. » Une approche qu’il juge essentielle pour faire progresser son effectif dans un championnat où chaque détail compte.
Son franc-parler, parfois percutant, fait partie de sa signature. Il cite notamment sa première phrase à Arouna Sangante : « Tu ne tiendras pas mon style de jeu. » Une manière d’affirmer ses exigences dès le premier jour. Et pourtant, il assume aussi ses maladresses : « Des erreurs, j’en fais tous les jours. »
Digard, un management au cœur du projet du Havre
L’entraîneur havrais refuse d’adapter sa personnalité pour satisfaire les critiques extérieures. Il raconte avoir souvent été jugé sur son apparence : « J’ai un visage fermé… J’ai souffert de ces choses-là, d’être jugé comme un livre à sa couverture. » Pour autant, il ne veut pas changer : « Resterez-vous toujours vous-même ? Toujours. »
Cette constance lui vaut une image parfois clivante, mais Digard affirme ne jamais se sentir déstabilisé par les débats autour de lui : « Qui parle de moi ? Qui me connaît ? » Il estime que seul compte le regard des clubs et des joueurs qu’il a accompagnés.
Même face aux polémiques, comme après le geste d’Aron Dönnum contre Simon Ebonog à Toulouse début novembre, il refuse de s’enflammer : « Je n’ai pas demandé sa sanction, rien. » Pour lui, le football doit rester un espace de respect et d’intégration, un principe non négociable.
Il admet toutefois que certains épisodes l’ont marqué, notamment les sifflets entendus au Stade Océane lors du lourd revers contre Toulouse en février dernier, un match disputé à 15h : « Ça m’a touché, fait mal. Et le groupe a passé un palier à ce moment. »
Un Havre en construction autour d’un entraîneur exigent
Digard, qui s’appuie désormais sur une psychologue intervenant toutes les deux semaines, veut continuer d’apprendre à se connaître pour mieux guider son effectif : « Même moi, j’ai besoin de me connaître. » Il a même rendu ces entretiens obligatoires pour les joueurs.
Son avenir, lui, dépendra du projet que la direction havraise lui présentera pour l’été 2025, alors qu’il arrivera en fin de contrat : « Pour jouer un jeu, il faut connaître les règles, donc qu’on me les donne. » Avant de rappeler l’essentiel : entraîner le rend heureux et il souhaite aller « le plus haut possible ».
La dernière information en date concerne cette volonté réaffirmée de rester fidèle à lui-même, sans jamais renier ses principes, ni dans son management, ni dans son rôle d’éducateur auprès de ses joueurs.
Impact sur les clubs français
La posture assumée de Didier Digard renforce l’identité du Havre dans un championnat souvent régi par la communication et la prudence. Sa franchise crée un cadre clair pour ses joueurs et stabilise un club en quête de continuité en Ligue 1. Cette ligne de conduite influence aussi la concurrence : lLa course au maintien sera rude cette saison.
